Productivité j’écris ton nom. Tout comme dans le célèbre poème “Liberté” de Paul Eluard, il semble que le mot “productivité” soit écrit partout lorsque l’on entre dans le monde de l’entrepreneuriat. Et quoi de plus logique ? Comment atteindre vos objectifs sans être productif ? Personne ne gagne de l’argent en ne faisant rien après tout (sauf les rentiers mais vous n’êtes pas encore rentier). Cela est vrai dans une certaine mesure, mais faire plus de choses ne signifie pas forcément être plus productif et c’est ce que nous allons voir dans cet article.
La productivité, ce maître mot de l’entrepreneuriat est entouré d’un certain nombre de mythes qu’il est intéressant d’analyser pour mieux apprendre à gérer le rapport à ce que nous appelons “être productif”. Voici 5 mythes sur la productivité qui vous donneront certainement du grain à moudre.
Alors oui, il est certain que de passer constamment d’une tâche à l’autre a un effet désastreux sur votre productivité. Mais il faut bien faire la différence entre l’oscillation permanente entre les tâches et le fait d’être “multitâches”.
Le multitâche consiste à faire plus d’une chose à la fois. Cela est plus ou moins difficile selon les personnes, oui c’est à vous que l’on parle, ceux qui savent taper sur leur tête en même temps qu’ils font des cercles sur leur ventre avec leur main, ou vous aussi les batteurs qui savent jouer des rythmes différents avec chacun de vos quatre membres. Mais dans le monde professionnel, le multitâche s’apparente à des activités plus accessibles pour le commun des mortels comme :
Ici, le multitâche permet en fait de maximiser votre temps et, la plupart du temps, d’améliorer vos performances. L’essentiel est que les tâches soient complémentaires plutôt que concurrentes, et qu’elles exigent le même effort cognitif ou le même type de concentration.
Donc, non le multitâche n’est pas intrinsèquement mauvais du moment que les tâches simultanées sont similaires et complémentaires vous pourrez optimiser votre productivité. A l’inverse, le passage constant d’une tâche unique à une autre nous fera que vous faire perdre en temps et en concentration.
Ce mythe a la peau dure mais n’est pas complètement faux. Cependant, la culture de la productivité semble vouloir nous faire croire qu’il faut se lever à 5h du matin pour être un entrepreneur digne de ce nom.
Une étude de l’Université de Liège a montré que les lève-tôt auraient une plus faible capacité à maintenir leur attention sur la durée. Dix heures après leur réveil, ils seraient moins réactifs que des lève-tard ayant effectué les mêmes tests dix heures après leur réveil.
Il existe cependant d’autres études comme celle de Thomas C. Corley qui a passé 5 ans à étudier les habitudes d’un panel de millionnaire et qui explique que près de 50% d’entre eux se lèvent 3h avant le début de leur journée de travail. De cette façon, ils peuvent gérer les contre-temps de la vie ou faire du sport pour enfin commencer leur vrai journée de travail l’esprit léger.
Il y a donc deux écoles en ce qui concerne les habitudes de sommeil mais il ne faut pas oublier le facteur le plus important : la durée de sommeil. En effet, il est extrêmement important de s’accorder au minimum 7h de sommeil pour nuit. On ne peut pas être couche-tard et lève-tôt et fonctionner correctement au jour le jour (sauf quelques personnes de votre entourage qui n’ont pas l’air d’avoir besoin de sommeil du tout, mais c’est comme ces personnes qui mangent sans grossir, elles ont une constitution naturelle qui le permet).
Le sommeil n’est pas une punition, c’est une étape importante de repos qui permet au cerveau de faire le bilan de la journée et d’avoir de meilleures facultés cognitives le lendemain. Vous pouvez toujours choisir de dormir 4h par nuit pour pouvoir travailler plus mais vaut-il vraiment mieux travailler plus longtemps mais moins efficacement ?
En définitive, l’avenir peut appartenir à ceux qui se lèvent tôt si tant est qu’ils ne se soient pas couchés tard la veille. Chacun doit trouver le rythme qui lui convient, levez-vous à 6h ou à 9h mais le dénominateur commun des personnes productives est bel et bien la durée du sommeil.
Il n’y a rien de pire que de rester bloqué sur son ordinateur à fixer ce curseur clignotant et menaçant, ne sachant quoi écrire.
Vous êtes devant un blocage créatif classique, un manque d’inspiration mythique et rien d’intéressant qui ne semble vouloir sortir de votre cerveau. Les astuces communes pour surmonter ce blocage consistent à sortir prendre l’air, faire du sport, travailler sur autre chose, n’importe quoi du moment que vous ne travaillez pas sur ce qui vous bloque.
Bien que cela puisse vous aider à vous sentir mieux sur le moment, ce n’est pas exactement la meilleure façon de faire face à la situation. Selon certaines études, la meilleure façon de surmonter un blocage créatif serait de le traverser et non de l’éviter, ce qui semble impossible et contre-intuitif.
Mais une étude de l’université Northwestern aux Etat-Unis a montré qu’il suffit en réalité de persévérer pour que vos meilleures idées se concrétisent.
Pendant l’étude, les participants ont effectué un brainstorming sur deux courtes périodes pour trouver des idées de plats originaux à servir pour Thanksgiving. Après la première période, on leur a demandé d’estimer combien d’idées supplémentaires ils pensaient pouvoir générer pendant la deuxième période.
En moyenne, les participants se sont sous-estimés. Ils ont prédit qu’ils pourraient générer 10 autres idées pendant ce deuxième laps de temps alors qu’en réalité ils ont réussi à trouver une quinzaine d’idées.
De plus, les idées de la deuxième session de brainstorming étaient beaucoup plus créatives que celles de la première session qui tournaient autour des plats classiques de Thanksgiving.
Ce que nous apprend cette étude est que cette impression de manque d’inspiration et de blocage n’est qu’un tremplin pour trouver des meilleures idées. Les blocages créatifs surviennent généralement lorsque les idées les plus banales sont déjà utilisées mais si l’on continue de chercher l’on finit par trouver des idées vraiment créatives avec une plus grande valeur ajoutée.
Alors ne redoutez plus le blocage créatif, profitez de son pouvoir pour vous surpassez !
Comme la plupart des gens, vous aimez probablement commencer votre journée de travail par toutes sortes de tâches courtes et simples : répondre à vos emails, discuter avec vos collègues à la machine à café ou remplir vos notes de frais, par exemple.
La logique est ici de se débarrasser des petites choses pour ensuite pouvoir se concentrer sur le travail plus important de la journée. Une sorte de ménage mental pour faire place nette à des activités plus complexes.
Cette idée a du mérite, mais de nombreux psychologues et experts affirment qu’il est généralement préférable de commencer la journée par quelque chose de plus important et de plus significatif, voire même par cette fameuse tâche que vous redoutez et repoussez au maximum.
L’avantage de commencer la journée par quelque chose qui vous donne envie de grogner et que vous pourrez finir votre journée en vous disant que le plus dur est derrière vous. Et l’on sait que l’après-midi est une période moins productive de manière générale (surtout après la pause déjeuner).
Il semblerait que les trois premières heures de la journée soient celles où nous sommes le plus concentrés et il serait donc dommage de les gaspiller en vous consacrant à des tâches secondaires et aux priorités que les autres placent sur vous comme les mails et les messages sur Slack.
Le secret d’une journée productive passe ainsi par une gestion des priorités dès le matin pour se concentrer sur les gros sujets en premier et finir sur une note plus légère et des activités moins gourmandes en concentration.
De nos jours, il y a malheureusement une tendance qui consiste à croire qu’être occupé et surbooké signifie être productif. Mais il faut cependant remettre les choses en perspective.
Nous prenons plaisir à voir une boîte de réception vide ou une to-do list intégralement cochée, telle un badge d’honneur pour le travail accompli. Mais il serait trompeur de se fier à cela pour mesurer votre productivité.
En écho au mythe n°4, il est important de rappeler que faire plein de petites choses n’est pas forcément la meilleure façon d’être productif. Il est plus facile de trier ses mails que de travailler sur ce dossier que vous devez rendre dans 2 semaines.
Le tri des mails vous donnera une sensation de productivité avec des résultats visibles mais votre présentation n’aura pas avancé pendant ce temps là. Utiliser le temps de manière productive signifie travailler sur les choses importantes qui peuvent rarement être cochées dans une to-do list. Pour être productif il ne faut pas forcément travailler sur beaucoup de choses mais plutôt sur les choses importantes.
Nous espérons que cet article vous aura apporté un éclairage nouveau sur la façon dont nous percevons la productivité. Peut-être aurez-vous reconnu certains de ces mythes dans vos croyances personnelles ? Ou peut-être que vous n’êtes pas d’accords avec certaines affirmations ? Dans tous les cas, il est toujours intéressant de prendre du recul sur nos méthodes de travail de façon à les améliorer en permanence.