Auto-entrepreneurs et indépendants : pourquoi pas un(e) stagiaire ?

Ça y est, vous avez créé votre auto-entreprise et votre activité commence à prendre de la vitesse. Vous ne comptez plus vos heures et c’est à ce moment que vous vous demandez : est-ce que je devrais prendre un(e) stagiaire pour m’aider à développer mon activité ?

Mais avant de sauter le pas, vous vous posez naturellement quelques questions. Un(e) stagiaire combien ça coûte ? 💶 Quelles sont les obligations légales ? ⚖️ Est-ce vraiment la solution adaptée à ma problématique ? 🤔

Dans cet article, nous vous donnons nos conseils pour avoir toutes les cartes en main avant de prendre une décision.

Conditions et formalités pour embaucher un(e) stagiaire en tant qu’auto-entrepreneur

Les auto-entrepreneurs et indépendants peuvent embaucher un stagiaire au même titre qu’une grande entreprise, ce n’est pas la taille qui compte 🙂

Très bien, mais qui est-ce que je peux prendre en stage et pour combien de temps ?

Depuis 2010, un stage étudiant doit obligatoirement être réalisé dans le cadre d’un cursus pédagogique. Votre stagiaire devra donc être scolarisé en collège, lycée ou suivre un cursus universitaire.

En ce qui concerne la durée, un stage dans la même entreprise ne peut excéder 6 mois par année d’enseignement. Une journée est comptée à partir de 7 heures de travail et 1 mois à partir de 22 jours travaillés, consécutifs ou non. Si vous souhaitez garder un stagiaire pour une période plus longue vous devrez l’embaucher sous un autre statut.

A noter qu’il est possible de ne pas rémunérer un stagiaire si la durée du stage est inférieure à 44 jours de travail. Parfait pour vous donner un coup de pouce temporaire mais il ne faut bien sûr pas en abuser, tout le monde devrait avoir une compensation pour le travail accompli 🙂

Pas question non plus d’enchaîner les stagiaires (au sens propre et figuré ! ⛓). Vous devez respecter une période de carence de 2 mois entre deux stagiaires sur le même poste, sauf si le premier stagiaire a rompu son contrat avant la fin.

D’accord, et combien ça coûte de recruter un(e) stagiaire ?

Si vous décidez de recruter un stagiaire sur une période supérieure à 44 jours, vous devrez lui verser une indemnité de stage. L’indemnité minimale est calculée sur le plafond horaire de la Sécurité Sociale qui est de 25€ pour 2019. L’indemnité de stage ne peut pas être inférieur à 15% de ce plafond, c’est-à-dire 3,75€ de l’heure.

En 2019, cela représente une indemnité mensuelle minimale de 525€ pour un temps complet à 35h (140h x 3,75€).

Si vous choisissez cette indemnité minimale pour votre stagiaire, vous ne paierez pas de cotisations sociales. Si en revanche vous décidez de verser une indemnité supérieure, vous devrez payer 40% de charges sociales sur la somme qui excède 525€.

Par exemple : Si vous versez une indemnité de 550€ à votre stagiaire, vous devrez payer 40% de charges sociales sur les 25€ d’excédent (550-525), c’est-à-dire 10€.

A quoi faut-il penser avant de se lancer ?

Le coût direct de l’indemnité versée à votre stagiaire n’est cependant pas la seule dépense à prendre en compte. Des coups indirects sont également à prévoir comme notamment son matériel de travail. Où va-t-il s’installer ? Avez-vous prévu un ordinateur pour qu’il puisse travailler ?

N’oubliez pas non plus que vous embauchez un stagiaire et non un professionnel avec 5 années d’expérience. Vous n’avez d’ailleurs pas le droit de prendre un stagiaire pour effectuer les missions d’un salarié. Votre stagiaire est dans votre entreprise pour apprendre et se former, il faudra donc lui trouver des missions pertinentes pour son cursus et consacrer du temps à sa formation pour qu’il puisse progresser.

En bref, si vous prenez un stagiaire parce que vous êtes débordé(e), prenez en compte le fait qu’il ne sera pas opérationnel dès le début et que vous devrez prendre de votre temps de lui trouver des missions, lui expliquer ce que vous attendez et répondre à ses questions.

Et comment fonctionne la convention de stage ?

Pour embaucher un stagiaire, vous devez obligatoirement conclure une convention de stage entre votre entreprise, l’étudiant et son école. Elle devra également être signée par le représentant légal du stagiaire si celui-ci est mineur.

La convention de stage doit obligatoirement comporter les points suivants :

• la définition des activités confiées au stagiaire, qui dépendent des objectifs de la formation
• les dates de début et de fin du stage
• la durée hebdomadaire maximale de présence dans l’entreprise
• le montant et les modalités de versement de l’indemnité du stagiaire
• la liste des avantages offerts au stagiaire par l’entreprise, notamment en matière de restauration, remboursement de frais ou hébergement
• le régime de couverture sociale du stagiaire
• les modalités de résiliation ou de suspension du stage

Et si le stage ne se passe pas comme espéré ?

Les erreurs de casting arrivent. Les malentendus aussi. La plupart du temps, une bonne communication avec votre stagiaire permet d’assurer une collaboration réussie. Si toutefois vous envisagez une rupture de contrat, sachez qu’il existe un cadre et des conditions précises. Qu’il s’agisse d’une rupture amiable ou unilatérale, vous trouverez davantage d’informations à ce sujet ici : https://www.letudiant.fr/jobsstages/au-secours-mon-stage-se-passe-mal.html

En conlusion

La décision de prendre un stagiaire doit être murement réfléchie et s’inscrire dans une démarche de formation et de partage de connaissances avec l’étudiant. Cette aide précieuse vous permettra en retour de développer votre activité et vos compétences managériales tout en limitant vos coûts. Alors, prêt(e) à tenter l’expérience ?