Chez Turing 22, nous aimons la thématique de l’entrepreneuriat. Et après tout rien de plus naturel. En bureau seul, partagé ou nomade, nos locaux sont le terrain de jeu des entrepreneurs et freelances de la région Clermontoise.
Etre entrepreneur c’est un peu être l’homme orchestre, il faut savoir tout faire soi-même : stratégie, marketing, comptabilité, conciergerie, etc. L’avantage c’est qu’on ne s’ennuie jamais et que l’on limite les coûts. Le problème c’est que l’on peut parfois avoir le syndrome de la « tête dans le guidon » qui empêche de prendre de la hauteur sur son activité.
Dans cet article, qui ne se veut en rien moralisateur ou omniscient, nous évoquons des pistes de réflexions sur l’entrepreneuriat et les écueils à éviter.
1. L’idée que si le produit existe les clients viendront d’eux-même
Une idée plus communément exprimée en anglais à travers l’expression « If you build it, they will come ». Et de nombreux jeunes entrepreneurs aiment à citer Steve Jobs qui affirmait que « Les gens ne savent pas ce qu’ils veulent tant qu’ils ne l’ont pas sous les yeux. Il est tentant de se persuader qu’un bon produit ou une bonne idée trouve instinctivement ses clients. Vous avez passé du temps sur votre site web, il est absolument PARFAIT. Les clients ne peuvent que se ruer dessus, non ? Pas tout à fait.
Pour éviter une déconvenue lors de la mise en ligne de votre site, il est important de préparer votre visibilité en amont et de développer un système pour apporter du trafic à votre site. Cela peut, par exemple, passer par une stratégie sur les réseaux sociaux, de la publicité payante, du mailing ou des liens de parrainage. Vous pouvez également faire appel à des professionnels du marketing pour donner de l’élan à votre nouvelle marque.
2. Ne pas reconnaître votre réelle raison d’être
L’entrepreneuriat peut être perçu comme une alternative au traditionnel 9h-17h que certains rejettent ou aspirent à un autre rythme. Si se lancer dans l’entrepreunariat n’est motivé que par cette raison, cela constitue une erreur de créer une entreprise comme seul moyen d’atteindre ce but, et non pas parce que le produit ou service proposé va répondre à un besoin pour des clients et parce que vous leur apportez une solution.
On entend parfois des entrepreneurs qui se lancent pour devenir riches et se voient tel le loup de Wall Street. Il n’y a pas de mal à gagner de l’argent, mais vos clients ne veulent pas être ceux qui payent la facture de vos vacances à Bora Bora ou de votre nouvelle Tesla. L’intention entrepreneuriale ne saurait être justifiée et motivée par des motivations mercantiles d’ordre personnel.
Votre entreprise doit exister en tant que solution à un problème, pour répondre à un besoin ou pour aider les gens ; pas seulement pour satisfaire vos propres désirs ou maintenir un certain style de vie. Et si c’est le cas – que vous ne faites des affaires que pour répondre à vos propres désirs ou besoins – de grâce, ne le dîtes pas à tout le monde.
Vous devez vous concentrer sur vos précieux clients et leur offrir la plus grande valeur possible et avoir un impact positif sur leur vie ou leur entreprise.
Faîtes donc ce petit travail d’introspection pour évaluer vos motivations. Traitez-vous votre entreprise comme un moyen de servir votre propre style de vie ? Ou traitez-vous votre entreprise comme un moyen de bien servir votre créneau ? Savoir la différence pourrait faire toute la différence dans vos résultats, car les clients pourront sentir votre authenticité.
3. Ne pas considérer votre entreprise comme une marque
Votre entreprise est une marque. Quelque soit sa taille.
L’image de marque aide les clients potentiels à se faire une idée de votre entreprise et à la considérer comme légitime, crédible et validée. L’établissement d’une marque crée littéralement une compréhension pour les gens, ce qui conduit à une clarté sur qui vous servez et ce que vous offrez.
Il existe des entreprises spécialisées dans la création et la stratégie de marque et qui peuvent vous aider à vous orienter dans la bonne direction et à vous fournir votre brand book. Ce document définit les éléments de marque importants pour votre entreprise, l’apparence de votre marque (charte graphique) le discours de marque, etc. Toutes ces caractéristiques sont importantes lorsque vous travaillez à consolider votre identité en tant qu’entreprise, ce que vous représentez et comment vous allez bien servir les clients.
4. Sous-estimer l’importance de la trésorerie et du cashflow
Travailler à la maison ou dans un espace de coworking comme Turing 22 permet de réduire une grande partie des frais généraux qui étaient associés à la création d’une entreprise. Si la technologie a fait baisser le coût de création d’une entreprise et a supprimé de nombreuses barrières à l’entrée, il est indéniable qu’il faut des capitaux (même minimes) pour faire décoller une entreprise.
En parallèle, de plus en plus d’entreprises font appel au bootstrapping, sorte de système D dans le jargon des start-up. Cette stratégie basée sur l’autofinancement gagne en popularité et représente une alternative séduisante pour créer son entreprise sans devoir faire appel à des investisseurs. Or, Sans investissement adéquat ou sans accès au capital, la construction des infrastructures dont une entreprise a besoin pour se développer à l’avenir peut s’avérer difficile, ce qui laisse souvent les propriétaires d’entreprises à reconstituer les différentes composantes de leur entreprise au fil du temps. Pour beaucoup, il en résulte une stratégie de fortune et la nécessité de pivoter rapidement et souvent.
Des preuves substantielles montrent que l’accès au capital – ou cash-flow – reste la première raison de l’échec des entreprises. En effet, lorsque les nouveaux entrepreneurs font le point sur leurs dépenses, il est facile d’oublier l’aspect « maintenance » de la gestion d’une entreprise et le fait que des coûts imprévus surviennent au-delà de l’investissement initial. Il est également facile de sous-estimer le calendrier de transformation des flux de trésorerie entrants qui financeront les employés, le loyer, les stocks, les factures, le marketing, etc.
D’où l’importance de réfléchir en amont et d’anticiper au maximum, même s’il faut parfois agit vite pour être le premier sur le marché. Mais il vaut toujours la peine de prendre le temps de réfléchir à ce qui est nécessaire pour soutenir non seulement votre entreprise, mais aussi la croissance dont vous aurez besoin pour établir votre entreprise sur le marché à long terme.
Et en aval, il vous faudra garder un oeil sur les flux de trésorie. Si vous ne pouvez pas gérer votre trésorerie seul, trouvez un comptable en qui vous avez confiance et qui a fait ses preuves pour aider les entreprises à rester rentables. SI vous n’avez pas de contact, faîtes vous en recommander par la Chambre du Commerce et d’Industrie de votre département. Ou parlez-en à la machine à café avec des coworkers : ils ont sans doute des personnes à vous conseiller !
5. Intégrer sa stratégie de marketing dès le début
On ne saurait trop insister sur ce point. Et non, le marketing n’est pas un gros mot. Si d’aucuns a bien compris l’importance des réseaux sociaux aujourd’hui, il ne faut pas négliger les autres éléments du marketing plus classique. Y compris dans le marketing digital, certains leviers comme l’email marketing sont relégués aux deuxième plan, alors qu’ils s’avèrent extrêmement productifs. Mais encore faut-il avoir un plan.
On parle beaucoup de big data, mais la collecte des données n’est pas chose nouvelle. Mettez donc en place un système de collecte des adresses électroniques avant même de lancer votre entreprise, même si vous ne disposez pas d’outil d’mailing.. La connexion avec votre public par courrier électronique est essentielle pour fidéliser vos clients, donc si vous ne le faites pas maintenant, prévoyez de le mettre en œuvre à l’avenir… mais commencez à collecter dès maintenant ! Même si vous commencez avec 100, 50, 20 ou même 10 adresses e-mail, vous comprendrez rapidement comment le marketing par e-mail peut apporter une valeur incroyable à votre clientèle si vous donnez la priorité à l’établissement de relations et à la création de valeur plutôt qu’à la vente pure et simple.
