Connaissez-vous l’expression « se faire ghoster » ? A l’origine le ghosting (issu de l’anglais ghost : fantôme) est une métaphore utilisée dans le répertoire des relations amoureuses pour désigner cette pratique qui consiste à ne plus donner de nouvelles, sans aucune autre forme d’explication. Le but inavoué étant de faire passer le message que l’on ne souhaite pas donner suite. Et cette formule est passée dans le langage courant et s’applique à tous les types de relations interpersonnelles, y compris dans le monde du travail.
Il vous est sans doute arrivé d’envoyer plusieurs emails à un collègue qui restent sans réponse, alors que la personne est bien présente au travail. Ou encore, de chercher à joindre un client ou un prestataire au téléphone, mais vous ne parvenez pas à passer le premier filtre du standard, ou bien vos appels sur la ligne directe de votre correspondant restent sans réponse, sans doute filtrés par votre interlocuteur qui a identifié votre numéro de téléphone. Se faire ghoster, désigne le type d’expérience frustrante que vivent de nombreux travailleurs.
L’ultime frustration : faire face à un collègue qui vous fait faux bond. Après tout, vous et le collègue en question jouez dans la même équipe, la même organisation.
Comment faire malgré tout pour obtenir une réponse ou parvenir à reprendre contact ? Toutes ces personnes – prospects, clients, collègues – ont une chose en tête : le contrôle. Découvrez les stratégies et techniques pour gérer ces situations et chasser les fantômes !
La plupart des personnes aiment répondre à leur guise. Peu importe que vous soyez occupé ou qu’il y a une situation urgente, communiquez par écrit. Les personnes peuvent lire l’intégralité de votre message sans interruption, même s’il est tard. Cela leur permet de contrôler totalement le temps et l’interaction, ce qu’ils exigent de tous ceux qui font des affaires avec eux. C’est une question de contrôle, de contrôle et de contrôle.
Il est contre-productif de multiplier les messages vocaux exhortant la personne à vous rappeler sans préciser votre demand plus que celà. Laissez deux, ou au maximum trois messages vocaux étalés sur deux semaines qui répondent à ses questions de manière très spécifique et succincte : Pourquoi devrait-il vous rappeler ? Quelle valeur spécifique pouvez-vous leur apporter immédiatement ? Une réponse détaillée à une question posée lors d’une réunion ? Une démo ? Une réponse quant à votre devis envoyé précédemment ?
Si vous appelez un client ou un collègue, précisez l’action que vous souhaitez, donnez-lui tous les détails dont il a besoin pour agir, et ne demandez pas nécessairement à être rappelé. Oui, vous avez bien lu. Pas de demande de rappel.
Au lieu de cela, donnez-lui la possibilité de répondre, notamment par mail. En laissant la modalité de réponse et de timign vous laissez à votre interlocuteur l’illusion de contrôle.
Si les deux premières tactiques n’ont produit aucune réponse et si votre correspondant silencieux a le sens de l’humour, cette tactique permet souvent de briser la glace et de générer un rappel ou une réponse plus élaborée pour répondre à votre vrai message vocal ou email antérieur.
Vous pouvez par exemple envoyer un mail de ce type :
Mr ou Mme XXX :
J’ai essayé plusieurs fois de vous joindre sans succès. N’hésitez pas à m’indiquer votre réponse ci-dessous :
_____ Nous sommes en période de crise et sommes totalement débordé !
_____J’ai eu votre message précédent. Promis, mais je n’ai pas eu le temps de vous répondre
_____ Je suis très très peu disponible ces jours-ci. Rappelez-moi dans _______ jours.
_____ Je demande à ____________ de s’en occuper. Vous pouvez le(la) joindre à ___________.
_____ Stop. Vous avez la bonne personne, mais la mauvaise offre. Je ne suis pas intéressé(e), dont acte.
_____ Je suis suis désolé mais je n’aime juste pas parler au téléphone ou répondre aux milliards d’emails que je reçois chaque jour. Envoyez-moi ce que vous avez. Je promets d’y jeter un coup d’œil.
La plupart des gens auront le sens de l’humour et répondront. D’autres n’auront pas le sens de l’humour et seront un peu gênés face à votre mail. Mais ils comprendront l’intention sous-jacente et feront avancer l’action parce qu’ils ont l’intention de faire des affaires avec vous et/ou de faire avancer le projet en cours.
Trouvez un moyen de montrer un intérêt plus large pour la personne que ce que vous cherchez lui vendre ou comment elle peut vous aider sur votre projet en cours. Par exemple, envoyez une brochure sur une conférence à laquelle elle pourrait être intéressée à assister – une conférence que votre organisation ne parraine pas mais qui pourrait lui plaire.
Envoyez quelque chose en rapport avec leur passion, leur ville natale, leur club de sport préféré, l’école de leurs enfants, le lieu de travail de leur conjoint ou leur association caritative préférée. Le simple fait de commenter leur message sur les réseaux sociaux comme Linkedin peut servir à briser la glace et ouvrir la porte.
Il arrive que la confrontation avec une personne qui vous ghoste devienne un défi quasi personnel Dans ce cas, vous risquez de perdre, notamment du temps et de l’énergie. Tâchez d’identifier la situation de façon objective et passer à autre chose si vous vous apercevez que vous commencez à en faire une affaire personnelle.
Les prospects, les clients et les collègues peuvent jouer à cache-cache pour de nombreuses raisons, de la peur à l’incompétence en passant par le contrôle. Quelle que soit leur raison, décidez de ne pas laisser leurs jeux mettre en péril votre projet ou votre réussite en élaborant une stratégie.